Originaire de Mésopotamie, le blé est l'une des plus anciennes plantes cultivées dans le monde. Il y a environ 10 000 ans, le blé poussait à l'état sauvage ; il a été domestiqué au Proche-Orient. Les premiéres cultures apparaissent au VIIIe millénaire avant Jésus-Christ, en Mésopotamie et dans les vallées du Tigre et de l'Euphrate, (aujourd'hui l'Irak) et dans la région du croissant fertile. Le blé s'est ensuite dispersé à partir de la Grèce jusqu'en Europe.
Le blé fait partie avec le maïs et le riz des trois espèces végétales les plus cultivées dans le monde. C'est avec le riz, la céréale la plus consommée par l'homme. Le blé et plus généralement les céréales à grain, constituent la base alimentaire ainsi qu'un composant central pour l'alimentation humaine. Avec une estimation de production de 595,4 Mt en 2007, le blé se place en deuxième position des céréales annuellement produites dans le monde derrière le maïs (781 Mt) et devant le riz (428,7 Mt).
Comme le riz, le maïs ou l'orge, le blé est une plante annuelle, monocotylédone de la famille des Poaceae. Il appartient à la tribu des Triticeae et au genre Triticum. Au sein du genre Triticum, il existe de nombreuses espèces, cependant, seuls Triticum aestivum (le blé tendre) et Triticum durum (le blé dur) ont une réelle importance économique et de ce fait sont les plus cultivées. Le grain de blé, principal produit récolté, est un caryopse (fruit sec indéhiscent), constitué d'une graine et de téguments. La tige sèche ou paille (ou chaume), peut être récoltée et utilisée comme litière ou comme aliment pour les animaux.
Le blé tendre est un blé hexaploïde (2n = 6x = 42) résultant d'une allopolyploïdisation dont la généalogie est maintenant bien connue. Le blé tendre est issu du croisement naturel interspécifique entre un blé dur tétraploïde, Triticum dicoccoïdes et une espèce diploïde de Triticeae. Du fait de son hexaploïdie, le blé tendre possède un génome de grande taille de l'ordre de 16000 Mb comparé au riz qui possède un génome 430 Mb. L'allopolyploïdie du blé résulte de deux hybridations interspécifiques successives entre des espèces diploïdes apparentées qui ont amené les trois génomes présents chez le blé tendre : A, B et D. Une première hybridation entre un parent donneur du génome A (2n = 14, AA) et un parent donneur du génome B (2n = 14, BB) a permis d'obtenir un blé tétraploïde : Triticum turgidum ssp. dicoccoïdes (4n = 28, AABB). Le blé tendre hexaploïde résulte de l'hybridation interspécifique de Triticum turgidum dicoccoïdes et l'espèce diploïde donneuse du génome D.
Les qualités du blé n'ont pas cessé de s'accroître depuis les débuts de sa culture. Les caractéristiques agronomiques des nouvelles variétés (rendement, résistance aux stress) mais également technologiques (aptitude à la panification) s'améliorent de plus en plus. L'amélioration génétique et le progrès des techniques culturales a conduit à une augmentation importante des rendements qui sont passés de 8,6 q/ha en 1900 à 11,5 en 1950 au niveau mondial pour atteindre aujourd'hui près de 29 q/ha dans le monde. Dans les mêmes années en France les rendements sont passés de 10 à 20 q/ha de 1900 à 1950 pour atteindre aujoud'hui près de 70 q/ha.
La taille du génome du blé rend pour l'instant difficile le séquençage complet de son génome. Afin d'étudier les gènes le constituant, deux types de cartes représentatives de la structure du génome existent : les cartes génétiques et les cartes physiques. Les cartes physiques sont exprimées en paires de bases, molécules qui composent l'ADN et qui constituent les chromosomes. Elles sont donc issues du séquençage complet ou partiel de l'ADN. Les cartes génétiques représentent le positionnement relatif de marqueurs sur le génome. Elles sont le résultat du choix de marqueurs génétiques polymorphes qui sont ensuite ordonnés grâce à l'étude des fréquences de recombinaisons génétiques. La mesure de la liaison génétique entre les marqueurs permet de constituer la carte génétique.